Que révèle ce lien entre la gourmandise et l’érotisme ? «Derrière se joue le fantasme de la dévoration, de ne faire qu’un avec l’autre. C’est un désir de fusion », analyse l’anthropologue David Le Breton. « Le partage culinaire appelle au partage des corps. Manger et faire l’amour nous réincorporent à nous et à l’autre. La table comme le lit sont des lieux de résistance à la banalisation du désir, à la désincarnation du monde, à l’adieu au corps de notre société.»

La cuisine comme lieu de rencontres. Déshydratés, cuits, crus, transformés par le temps et les bactéries, les aliments restent vivants. Les plats de Maria del Pillar Jaramillo nous apprennent à déguster d’une manière sensible la finesse d’un brin d’herbe fermenté à la provocation épicée d’une inconnue. Acceptons son rendez-vous dans le jardin, autour du feu et de ses bocaux. Ici l’imperfection est parfaite, les goûts transforment ton corps et tes fantasies…